Article de Agnès Gervaisot dans Ouest France (5 juin 2015)
On connaissait les photomatons, ces cabines permettant de se faire prendre en photo. L’Épi Condorcet propose de découvrir le vidéomaton, une grande boîte blanche de 3 mètres sur 3 mètres, fermée par un rideau, et dotée d’une caméra. À l’intérieur, vous n’êtes pas invités à vous asseoir, mais à danser, pendant une minute, sur un morceau choisi parmi une liste de cinq musiques de styles variés, allant du disco au pop-rock. La scène est filmée.
Pour le moment, seul le public Scènes de danse, qui regroupe des spectacles des ateliers de danse, a pu découvrir la drôle de boîte. Deux autres rendez-vous sont programmés avant la fin de l’année. « En 2010, l’Epi avait lancé un premier projet collaboratif, qui s’est révélé très fédérateur. Il était consacré à la photo. Après deux ans d’accompagnement avec le collectif rennais Il Pleut encore, les différentes actions menées ont abouti à une exposition photographique et à la parution d’un livre. Cette aventure artistique au long-cours, liant professionnels et amateurs, a tellement plu, qu’elle a été suivie par deux propositions autour de la danse », souligne Marie-Joëlle Brisseau, directrice de l’équipement public.
La série sera complétée. « Cette année, soixante Jacquolandins ont travaillé avec l’Opéra de Rennes à la mise en place d’une représentation déambulatoire de La Périchole, l’Opéra-bouffe d’Offenbach, dans la commune. La représentation a lieu le 9 juin. » Le vidéomaton arrive juste à temps pour prendre la suite. Mais, il n’est pas le projet. Il n’est que l’outil. Les portraits filmés vont être compilés par la compagnie rennaise de danse Zéphyr. La série jacquolandine sera complétée par des portraits filmés dans deux autres communes de la métropole, voire au Portugal et en République tchèque.
Le tout donnera Alter ego, un projet interrogeant la notion d’altérité, du rapport à l’Autre, de son rapport aux corps, à son corps. « Ce premier temps de collecte de portraits sera suivi de la mise en place d’une plateforme numérique et, pour une quinzaine de Jacquolandins, de la participation à la création d’une chorégraphie. La compagnie Zéphyr va accompagner le projet sur deux ans. Il est trop tôt pour savoir jusqu’où cela nous mènera. Tout est possible. Pourquoi pas la parution d’un nouveau livre ? »